Accompagner un proche en fin de vie est une épreuve difficile, tant sur le plan émotionnel que financier.
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Pour permettre aux aidants de se consacrer pleinement à cette mission sans subir une perte de revenus trop importante, l’État français a mis en place l’allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie (AJAP).
Ce dispositif vise à soutenir financièrement les personnes qui cessent temporairement leur activité professionnelle pour accompagner un proche en phase terminale.
Dans cet article, nous allons vous détailler ce qu’est cette allocation, à qui elle s’adresse, comment en bénéficier, son montant et ses modalités de versement.
Alors si vous souhaitez en apprendre davantage, n’hésitez pas à lire la suite de cet article !
Qu’est-ce que l’allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie ?
L’AJAP est une aide financière destinée aux personnes qui accompagnent un proche en fin de vie, qu’il soit à domicile, en établissement médico-social (EHPAD, hospice, maison de soins palliatifs) ou à l’hôpital.
Elle a été instaurée par la loi du 2 mars 2010 et codifiée à l’article L.168-1 du Code de la Sécurité sociale.
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Son objectif est d’atténuer l’impact financier pour les aidants qui doivent interrompre ou réduire leur activité professionnelle afin d’être présents auprès du malade.
Cette allocation est versée pendant un nombre limité de jours, afin de soutenir temporairement les proches dans leur rôle d’accompagnant.
Qui peut bénéficier de l’AJAP ?
L’allocation est destinée aux personnes qui remplissent les conditions suivantes.
Dans un premier temps, vous devez être un proche de la personne en fin de vie.
Cela inclut les membres de la famille (conjoint, enfants, parents, frères et sœurs), mais aussi toute personne résidant avec elle ou ayant des liens étroits avec elle.
Dans un deuxième temps, vous devez justifier d’une interruption ou d’une réduction de votre activité professionnelle, cela dans une visée d’accompagnement du malade.
Cela concerne aussi bien les salariés, les travailleurs indépendants que les demandeurs d’emploi indemnisés.
Pour finir, vous devez justifier que la personne accompagnée est en phase avancée ou terminale d’une maladie grave, attestée par un certificat médical.
Le proche aidant peut être un membre de la famille du malade, mais aussi un ami ou une personne de confiance, sous réserve d’obtenir l’accord du patient et de son entourage.
Quelles sont les démarches pour bénéficier de l’AJAP ?
Le processus est simple, il se compose de deux étapes.
Tout d’abord, vous devez déposer votre demande auprès de la Caisse d’Assurance Maladie (CPAM) du demandeur.
Pour cela, plusieurs documents sont à fournir, tels qu’un formulaire de demande d’allocation (Cerfa n° 14555*01), dûment complété, un certificat médical rempli par le médecin traitant ou hospitalier.
Le certificat doit attester que la personne accompagnée est en phase avancée ou terminale d’une maladie grave.
Vous devez fournir une déclaration sur l’honneur indiquant que le demandeur suspend ou réduit son activité pour accompagner la personne en fin de vie.
Puis, il vous sera demandé un justificatif de lien avec la personne accompagnée (livret de famille, attestation de domicile, etc.).
La demande peut être envoyée par courrier ou déposée directement auprès de la CPAM.
Une fois votre demande envoyée, vous entrez dans la deuxième étape qui est celle du traitement.
Une fois la demande reçue, la CPAM examine le dossier et informe le demandeur de sa décision dans un délai moyen de 15 jours.
Si la demande est acceptée, l’allocation est versée rapidement après l’arrêt de l’activité.
Montant et durée de versement de l’allocation
Le montant de l’allocation journalière est fixé à 56,12 € par jour (valeur 2024).
Si l’aidant réduit son activité au lieu de l’arrêter totalement, il peut percevoir 28,06 € par demi-journée.
L’allocation peut être versée pour un maximum de 21 jours.
Ces jours peuvent être pris de manière consécutive ou fractionnée selon les besoins de l’aidant et du malade.
Si plusieurs personnes accompagnent le malade, elles peuvent se partager l’allocation, mais le total versé ne pourra pas dépasser 21 jours.
L’articulation avec d’autres dispositifs
L’AJAP peut être cumulée ou complétée par d’autres aides pour faciliter l’accompagnement d’un proche en fin de vie.
Par exemple, vous pouvez bénéficier, à côté de l’AJAP, du congé de solidarité familiale, de l’allocation personnalisée d’autonomie ou des aides des mutuelles et complémentaires santé.
Le congé de solidarité familiale, non rémunéré, permet aux salariés de suspendre leur contrat de travail pour accompagner un proche en fin de vie. L’AJAP peut être perçue pendant ce congé.
L’Allocation personnalisée d’autonomie (APA), versée aux personnes âgées dépendantes, peut financer certains frais liés aux soins palliatifs.
Concernant les aides des mutuelles et complémentaires santé, certaines mutuelles proposent des allocations spécifiques pour les aidants familiaux.
Donc faites attention et renseignez-vous sur vos droits avant de faire quelconque demande d’aide !
Les avantages et limites de l’AJAP
L’allocation journalière d’accompagnement de la personne en fin de vie comporte autant d’avantages que d’inconvénients.
Tout d’abord, le plus gros avantage est le soutien financier que cette aide apporte.
Elle reste indispensable même si le montant reste modeste, l’AJAP permet de compenser en partie la perte de revenus pour les aidants.
Il s’agit d’un dispositif souple. L’allocation peut être perçue en continu ou de manière fractionnée, selon les besoins de l’aidant.
De plus, ce dispositif est aussi accessible aux non-salariés.
Soit les indépendants, demandeurs d’emploi et certaines catégories de travailleurs peuvent aussi en bénéficier.
Les limites sont notamment le montant limité de l’aide en question.
56,12 € par jour ne suffisent pas toujours à couvrir les dépenses courantes, surtout pour ceux qui doivent cesser totalement leur activité.
Le nombre de jours restreint, soit 21 jours peuvent être insuffisants, surtout lorsque la phase terminale dure plusieurs semaines ou mois.
Ainsi, les démarches sont parfois complexes pour obtenir cette allocation.
Elles nécessitent de remplir plusieurs formulaires et d’attendre le traitement du dossier, ce qui peut être contraignant dans une situation d’urgence.
Un dispositif à renforcer pour mieux accompagner les aidants
L’allocation journalière d’accompagnement de la personne en fin de vie est une aide précieuse pour les proches qui souhaitent être présents aux côtés d’un malade en phase terminale.
Elle leur permet de cesser temporairement leur activité sans se retrouver totalement démunis financièrement.
Cependant, ses limites restent importantes : le montant est modeste, et la durée d’indemnisation peut être trop courte face aux besoins réels des aidants.
Malgré ses imperfections, l’AJAP représente une reconnaissance officielle du rôle crucial des aidants familiaux, qui méritent un soutien accru dans l’accompagnement de leurs proches en fin de vie.